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CONTES ARABES.

eux, les obligea de se relever, et les embrassa l’un après l’autre. Après qu’ils se furent tous assis, le roi Saleh prit la parole : « Sire, dit-il au roi de Perse, nous ne pouvons assez témoigner notre joie à votre Majesté de ce que la reine Gulnare ma sœur, dans sa disgrâce, a eu le bonheur de se trouver sous la protection d’un monarque si puissant. Nous pouvons l’assurer qu’elle n’est pas indigne du haut rang où il lui a fait l’honneur de l’élever. Nous avons toujours eu une si grande amitié et tant de tendresse pour elle, que nous n’avons pu nous résoudre à l’accorder à aucun des puissans princes de la mer, qui nous l’avoient demandée en mariage avant même qu’elle fût en âge. Le ciel vous la réservoit, Sire, et nous ne pouvons mieux le remercier de la faveur qu’il lui a faite, qu’en lui demandant d’accorder à votre Majesté la grâce de vivre de longues années avec elle, avec toute sorte de prospérités et de satisfactions. »