Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/331

Cette page a été validée par deux contributeurs.
321
CONTES ARABES.

dans une grande colère contre lui.

« Mon frère, lui dis-je, du côté de mon père et de ma mère, je descends comme vous de rois et de reines de la mer, sans aucune alliance avec les rois de la terre ; je ne prétends pas me mésallier non plus qu’eux, et j’en ai fait le serment dès que j’ai eu assez de connoissance pour m’apercevoir de la noblesse et de l’ancienneté de notre maison. L’état où nous sommes réduits, ne m’obligera pas de changer de résolution ; et si vous avez à périr dans l’exécution de votre dessein, je suis prête à périr avec vous plutôt que de suivre un conseil que je n’attendois pas de votre part. »

» Mon frère entêté de ce mariage, qui ne me convenoit pas, à mon sens, voulut me représenter qu’il y avoit des rois de la terre qui ne céderoient pas à ceux de la mer. Cela me mit dans une colère et dans un emportement contre lui qui m’attirèrent des duretés de sa part, dont je fus piquée au vif. Il me quitta aussi