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CONTES ARABES.

le roi de Perse, il n’en dit pas davantage à la belle esclave ; il la quitta, mais d’une manière à faire connoître qu’il alloit revenir bientôt. Comme il vouloit que le sujet de sa joie fut rendu public, il l’annonça à ses officiers, et fit appeler son grand visir. Dès qu’il fut arrivé, il le chargea de distribuer cent mille pièces d’or aux ministres de sa religion, qui faisoient vœu de pauvreté, aux hôpitaux et aux pauvres, en action de grâces à Dieu ; et sa volonté fut exécutée par les ordres de ce ministre.

Cet ordre donné, le roi de Perse vint retrouver la belle esclave. « Madame, lui dit-il, excusez-moi si je vous ai quittée si brusquement ; vous m’en avez donné l’occasion vous-même ; mais vous voudrez bien que je remette à vous entretenir une autre fois ; je désire de savoir de vous des choses d’une conséquence beaucoup plus grande. Dites-moi, je vous en supplie, ma chère âme, quelle raison si forte vous avez eue de me voir, de m’entendre parler,