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CONTES ARABES.

L’année étoit écoulée, et le roi assis un jour près de sa belle, lui protestoit que son amour au lieu de diminuer, augmentoit tous les jours avec plus de force. « Ma reine, lui disoit-il, je ne puis deviner ce que vous en pensez ; rien n’est plus vrai cependant, et je vous jure que je ne souhaite plus rien depuis que j’ai le bonheur de vous posséder. Je fais état de mon royaume, tout grand qu’il est, moins que d’un atôme, lorsque je vous vois, et que je puis vous dire mille fois que je vous aime. Je ne veux pas que mes paroles vous obligent de le croire ; mais vous ne pouvez en douter après le sacrifice que j’ai fait à votre beauté du grand nombre de femmes que j’avois dans mon palais. Vous pouvez vous en souvenir : il y a un an passé que je les renvoyai toutes, et je m’en repens aussi peu au moment que je vous en parle, qu’au moment que je cessai de les voir, et je ne m’en repentirai jamais. Rien ne manqueroit à ma satisfaction, à mon con-