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CONTES ARABES.

Les matrones officieuses, qui n’avoient autre attention que de plaire au roi, furent elles-mêmes ravies en admiration de la beauté de l’esclave. Comme elles s’y connoissoient parfaitement bien : « Sire, lui dirent-elles, si votre Majesté a la patience de nous donner seulement trois jours, nous nous engageons à la lui faire voir alors si fort au-dessus de ce qu’elle est présentement, qu’elle ne la reconnoîtra plus. » Le roi eut bien de la peine à se priver si long-temps du plaisir de la posséder entièrement. « Je le veux bien, reprit-il, mais à la charge que vous me tiendrez votre promesse. »

La capitale du roi de Perse étoit située dans une isle, et son palais qui étoit très-superbe étoit bâti sur le bord de la mer. Comme son appartement avoit vue sur cet élément, celui de la belle esclave, qui n’étoit pas éloigné du sien, avoit aussi la même vue ; et elle étoit d’autant plus agréable, que la mer battoit presque au pied des murailles.