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LES MILLE ET UNE NUITS,

nes œuvres qu’il ne fit pour fléchir le ciel. Il faisoit des aumônes immenses aux pauvres, de grandes largesses aux plus dévots de sa religion, et de nouvelles fondations toutes royales en leur faveur, afin d’obtenir par leurs prières ce qu’il souhaitoit si ardemment.

Un jour que selon la coutume pratiquée tous les jours par les rois ses prédécesseurs, lorsqu’ils étoient de résidence dans leur capitale, il tenoit l’assemblée de ses courtisans, où se trouvoient tous les ambassadeurs et tous les étrangers de distinction qui étoient à sa cour, où l’on s’entretenoit non pas de nouvelles qui regardoient l’état, mais de sciences, d’histoire, de littérature, de poésie et de toute autre chose capable de recréer l’esprit agréablement ; ce jour-là, dis-je, un eunuque vint lui annoncer qu’un marchand, qui venoit d’un pays très-éloigné avec une esclave qu’il lui amenoit, demandoit la permission de la lui faire voir. « Qu’on le fasse entrer et qu’on le place, dit le roi ; je