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CONTES ARABES.

Le calife voulut envoyer Noureddin à Balsora pour y régner ; mais Noureddin le supplia de vouloir l’en dispenser. « Commandeur des croyans, reprit-il, la ville de Balsora me sera désormais dans une aversion si grande après ce qui m’y est arrivé, que j’ose supplier votre Majesté d’avoir pour agréable que je tienne le serment que j’ai fait de n’y retourner de ma vie. Je mettrois toute ma gloire à lui rendre mes services près de sa personne, si elle avoit la bonté de m’en accorder la grâce. » Le calife le mit au nombre de ses courtisans les plus intimes, lui rendit la belle Persienne, et lui fit de si grands biens, qu’ils vécurent ensemble jusqu’à la mort, avec tout le bonheur qu’ils pouvoient souhaiter.

Pour ce qui est du roi de Balsora, le calife se contenta de lui avoir fait connoître combien il devoit être attentif au choix qu’il faisoit des visirs, et le renvoya dans son royaume.