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CONTES ARABES.

pe. » À ces paroles barbares et pleines d’inhumanité, toute la place retentit de vives imprécations contre lui ; et le roi, jaloux de son autorité, n’approuva pas cette hardiesse en sa présence, comme il le fit paroître en criant que l’on attendit. Il en eut une autre raison : c’est qu’en ce moment il leva les jeux vers une grande rue qui étoit devant lui, et qui aboutissoit à la place, et qu’il aperçut au milieu une troupe de cavaliers qui accouroient à toute bride. « Visir, dit-il aussitôt à Saouy, qu’est-ce que cela ? Regarde. » Saouy qui se douta de ce que ce pouvoit être, pressa le roi de donner le signal au bourreau. « Non, reprit le roi ; je veux savoir auparavant qui sont ces cavaliers. » C’étoit le grand visir Giafar avec sa suite, qui venoit de Bagdad en personne, de la part du calife.

Pour savoir le sujet de l’arrivée de ce ministre à Balsora, nous remarquerons qu’après le départ de Noureddin avec la lettre du calife, le calife ne s’étoit pas souvenu le lende-