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LES MILLE ET UNE NUITS,

visir Saouy qui faisoient un grand cercle autour de Noureddin, eurent beaucoup de peine à contenir la populace, qui faisoit tous les efforts possibles, mais inutilement, pour les forcer, les rompre et l’enlever. Le bourreau s’approcha de lui : « Seigneur, lui dit-il, je vous supplie de me pardonner votre mort ; je ne suis qu’un esclave, et je ne puis me dispenser de faire mon devoir : à moins que vous n’ayez besoin de quelque chose, mettez-vous, s’il vous plait, en état ; le roi va me commander de frapper. »

« Dans ce moment si cruel, quelque personne charitable, dit le désolé Noureddin, en tournant la tête à droite et à gauche, ne voudroit-elle pas me faire la grâce de m’apporter de l’eau pour étancher ma soif ? » On en apporta un vase à l’instant, que l’on fit passer jusqu’à lui de main en main. Le visir Saouy qui s’aperçut de ce retardement, cria au bourreau de la fenêtre du cabinet du roi où il étoit : « Qu’attends-tu ? Frap-