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CONTES ARABES.

Le visir Saouy qui triomphoit véritablement en lui-même : « Quoi, insolent, reprit-il, tu oses m’insulter encore ! Va, je te le pardonne ; il arrivera ce qu’il pourra, pourvu que je t’aie vu couper le cou à la vue de tout Balsora. Tu dois savoir aussi ce que dit un autre de nos livres : « Qu’importe de mourir le lendemain de la mort de son ennemi ? »

Ce ministre implacable dans sa haine et dans son inimitié, environné d’une partie de ses esclaves armés, fit conduire Noureddin devant lui par les autres, et prit le chemin du palais. Le peuple fut sur le point de se jeter sur lui, et il l’eût lapidé, si quelqu’un eût commencé de donner l’exemple. Quand il l’eut mené jusqu’à la place du palais, à la vue de l’appartement du roi, il le laissa entre les mains du bourreau, et il alla se rendre près du roi qui étoit déjà dans son cabinet, prêt à repaître ses yeux avec lui du sanglant spectacle qui se préparoit.

La garde du roi et les esclaves du