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CONTES ARABES.

vue des troupes réglées de sa maison, et à plusieurs autres fonctions royales, avec une dignité et une capacité qui lui attirèrent l’approbation de tous ceux qui en furent témoins.

Il étoit nuit quand elle rentra dans l’appartement de la reine Haïatalnefous, et elle connut fort bien à la contrainte avec laquelle cette princesse la reçut, qu’elle se souvenoit de la nuit précédente. Elle tâcha de dissiper ce chagrin par un long entretien qu’elle eut avec elle, dans lequel elle employa tout son esprit (et elle en avoit infiniment) pour lui persuader qu’elle l’aimoit parfaitement. Elle lui donna enfin le temps de se coucher, et dans cet intervalle, elle se mit à faire sa prière ; mais elle la fit si longue, que la reine Haïatalnefous s’endormit. Alors elle cessa de prier et se coucha près d’elle sans l’éveiller, autant affligée de jouer un personnage qui ne lui convenoit pas, que de la perte de son cher Camaralzaman, après lequel elle ne cessoit de soupirer. Elle se leva le jour