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LES MILLE ET UNE NUITS,

sentit que c’étoit de l’or qui étoit dedans : « Seigneur, lui dit-il, je ne puis assez vous remercier de votre libéralité. On est bien heureux d’avoir affaire à d’honnêtes gens comme vous ; mais avant de me retirer, j’ai une prière à vous faire, que je vous supplie de m’accorder. Voilà un luth qui me fait connoître que madame en sait jouer. Si vous pouviez obtenir d’elle qu’elle me fît la grâce de jouer un air, je m’en retournerois le plus content du monde : c’est un instrument que j’aime passionnément. »

« Belle Persienne, dit aussitôt Noureddin en s’adressant à elle, je vous demande cette grâce, j’espère que vous ne me refuserez pas. » Elle prit le luth ; et après l’avoir accordé en peu de momens, elle joua et chanta un air qui enleva le calife. En achevant, elle continua de jouer sans chanter ; et elle le fit avec tant de force et d’agrément, qu’il fut ravi comme en extase.

Quand la belle Persienne eut cessé