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CONTES ARABES.

jeune homme et une jeune dame mieux faits et mieux assortis. Avant de faire éclater ma colère, je veux m’éclaircir davantage, et savoir qui ils peuvent être, et à quelle occasion ils sont ici ? » Il retourna à la porte pour les observer encore, et le visir qui le suivit, demeura derrière lui pendant qu’il avoit les yeux sur eux. Ils entendirent l’un et l’autre que Scheich Ibrahim disoit à la belle Persienne : « Mon aimable dame, y a-t-il quelque chose que vous puissiez souhaiter pour rendre notre joie de cette soirée plus accomplie ? » « Il me semble, reprit la belle Persienne, que tout iroit bien, si vous aviez un instrument dont je puisse jouer, et que vous voulussiez me l’apporter. » « Madame, reprit Scheich Ibrahim, savez-vous jouer du luth ? » « Apportez, lui dit la belle Persienne, je vous le ferai voir. »

Sans aller bien loin de sa place, Scheich Ibrahim tira un luth d’une armoire, et le présenta à la belle Persienne, qui commença à le met-