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LES MILLE ET UNE NUITS,

de nous faire le plaisir de vous voir. »

Scheich Ibrahim se laissa persuader : il entra, et s’assit sur le bord du sofa qui étoit le plus près de la porte. « Vous n’êtes pas bien là, et nous ne pouvons avoir l’honneur de vous voir, dit alors Noureddin ; approchez-vous, je vous en supplie, et asseyez-vous auprès de madame, elle le voudra bien. » « Je ferai donc ce qui vous plaît, dit Scheich Ibrahim  » ; il s’approcha, et en souriant du plaisir qu’il alloit avoir d’être près d’une si belle personne, il s’assit à quelque distance de la belle Persienne. Noureddin la pria de chanter une chanson en considération de l’honneur que Scheich Ibrahim leur faisoit, et elle en chanta une qui le ravit en extase.

Quand la belle Persienne eut achevé de chanter, Noureddin versa du vin dans une tasse, et présenta la tasse à Scheich Ibrahim. « Scheich Ibrahim, lui dit-il, buvez un coup à notre santé, je vous en prie. » « Seigneur, reprit-il en se retirant en ar-