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CONTES ARABES.

La belle Persienne s’aperçut que Scheich Ibrahim s’étoit arrêté sur le perron, et elle en avertit Noureddin. « Seigneur, ajouta-t-elle, vous voyez qu’il témoigne une aversion pour le vin ; je ne désespérerois pas de lui en faire boire si vous vouliez faire ce que je vous dirois ? » « Et quoi, demanda Noureddin ? Vous n’avez qu’à dire, je ferai ce que vous voudrez. » « Engagez-le seulement à entrer et à demeurer avec nous, dit-elle ; quelque temps après, versez à boire et présentez-lui la tasse ; s’il vous refuse, buvez, et ensuite faites semblant de dormir, je ferai le reste. »

Noureddin comprit l’intention de la belle Persienne ; il appela Scheich Ibrahim qui reparut à la porte. « Scheich Ibrahim, lui dit-il, nous sommes vos hôtes, et vous nous avez accueillis le plus obligeamment du monde ; voudriez-vous nous refuser la prière que nous vous faisons de nous honorer de votre compagnie ? Nous ne vous demandons pas que vous buviez, mais seulement