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CONTES ARABES.

elle ne savoit pas si elle trouveroit le prince Camaralzaman auprès du roi Schahzaman son père.

Ces considérations et celle d’acquérir un royaume au prince son mari, au cas qu’elle le retrouvât, déterminèrent cette princesse à accepter le parti que le roi Armanos venoit de lui proposer. Ainsi, après avoir demeuré quelques momens sans parler, avec une rougeur qui lui monta au visage, et que le roi attribua à sa modestie, elle répondit : « Sire, j’ai une obligation infinie à votre Majesté de la bonne opinion qu’elle a de ma personne, de l’honneur qu’elle me fait, et d’une si grande faveur que je ne mérite pas, et que je n’ose refuser. Mais, Sire, ajouta-t-elle, je n’accepte une si grande alliance qu’à condition que votre Majesté m’assistera de ses conseils, et que je ne ferai rien qu’elle n’ait approuvé auparavant. »

Le mariage conclu et arrêté de cette manière, la cérémonie en fut remise au lendemain, et la princesse Badoure prit ce temps-là pour avertir