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CONTES ARABES.

Seigneur, répondit la belle Persienne, que je ne veux que ce que vous voulez ; ne passons pas plus loin si vous le souhaitez ainsi. » Ils burent chacun un coup à la fontaine, et montèrent sur un des deux sofas, où ils s’entretinrent quelque temps. Le sommeil les prit enfin, et ils s’endormirent au murmure agréable de l’eau.

Le jardin appartenoit au calife, et il y avoit au milieu un grand pavillon qu’on appeloit le pavillon des peintures, à cause que son principal ornement étoit des peintures à la persienne, de la main de plusieurs peintres de Perse que le calife avoit fait venir exprès. Le grand et superbe salon que ce pavillon formoit étoit éclairé par quatre-vingts fenêtres, avec un lustre à chacune, et les quatre-vingts lustres ne s’allumoient que lorsque le calife y venoit passer la soirée, et que le temps étoit si tranquille qu’il n’y avoit pas un souffle de vent. Ils faisoient alors une très-belle illumination qu’on apercevoit