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LES MILLE ET UNE NUITS,

peu au-dessous de la ville, les passagers débarquèrent et se rendirent chacun où ils devoient loger. Noureddin donna cinq pièces d’or pour son passage, et débarqua aussi avec la belle Persienne. Mais il n’étoit jamais venu à Bagdad, et il ne savoit où aller prendre logement. Ils marchèrent long-temps le long des jardins qui bordoient le Tigre, et ils en côtoyèrent un qui étoit formé d’une belle et longue muraille. En arrivant au bout, ils détournèrent par une longue rue bien pavée, où ils aperçurent la porte du jardin avec une belle fontaine auprès.

La porte qui étoit très-magnifique, étoit fermée, avec un vestibule ouvert, où il y avoit un sofa de chaque côté. « Voici un endroit fort commode, dit Noureddin à la belle Persienne ; la nuit approche, et nous avons mangé avant de débarquer ; je suis d’avis que nous y passions la nuit, et demain matin nous aurons le temps de chercher à nous loger. Qu’en dites-vous ? » « Vous savez,