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CONTES ARABES.

ameneroit Noureddin et son esclave, et qu’il feroit punir sévèrement celui qui les auroit cachés. Mais quelque soin qu’il prît et quelque diligence qu’il fît faire, il ne lui fut pas possible d’en avoir aucune nouvelle ; et le visir Saouy n’eut que la consolation de voir que le roi avoit pris son parti.

Noureddin et la belle Persienne cependant avançoient et faisoient leur route avec tout le bonheur possible. Ils abordèrent enfin à Bagdad ; et dès que le capitaine, joyeux d’avoir achevé son voyage, eut aperçu la ville : « Enfans, s’écria-t-il en parlant aux passagers, réjouissez-vous, la voilà, cette grande et merveilleuse ville, où il y a un concours général et perpétuel de tous les endroits du monde. Vous y trouverez une multitude de peuple innombrable, et vous n’y aurez pas le froid insupportable de l’hiver, ni les chaleurs excessives de l’été ; vous y jouirez d’un printemps qui dure toujours avec ses fleurs, et avec les fruits délicieux de l’automne. »

Quand le bâtiment eut mouillé un