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LES MILLE ET UNE NUITS,

cherchèrent par tous les coins et recoins, et ils ne trouvèrent ni Noureddin ni son esclave. Le capitaine des gardes fit demander et demanda lui-même aux voisins s’ils ne les avoient pas vus. Quand ils les eussent vus, comme il n’y en avoit pas un qui n’aimât Noureddin, il n’y en avoit pas un qui eût rien dit qui pût lui faire tort. Pendant que l’on pilloit et que l’on rasoit la maison, il alla porter cette nouvelle au roi. « Qu’on les cherche en quelqu’endroit qu’ils puissent être, dit le roi, je veux les avoir. » Le capitaine des gardes alla faire de nouvelles perquisitions, et le roi renvoya le visir Saouy avec honneur : « Allez, lui dit-il, retournez chez vous, et ne vous mettez pas en peine du châtiment de Noureddin ; je vous vengerai moi-même de son insolence. »

Afin de mettre tout en usage, le roi fit encore crier dans toute la ville, par les crieurs publics, qu’il donneroit mille pièces d’or à celui qui lui