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CONTES ARABES.

tre, et qui connoissoit depuis long-temps la haine de Saouy contre la maison de Khacan, n’avoit pu entendre l’ordre sans frémir. « L’action de Noureddin, dit-il en lui-même, ne peut pas être aussi noire que Saouy l’a racontée ; il a prévenu le roi, et le roi va faire mourir Noureddin sans lui donner le temps de se justifier. » Il fit une diligence si grande, qu’il arriva assez à temps pour l’avertir de ce qui venoit de se passer chez le roi, et lui donner lieu de se sauver avec la belle Persienne. Il frappa à la porte d’une manière qui obligea Noureddin, qui n’avoit plus de domestiques, il y avoit long-temps, de venir ouvrir lui-même sans différer. » Mon cher Seigneur, lui dit Sangiar, il n’y a plus de sûreté pour vous à Balsora ; partez et sauvez-vous sans perdre un moment. »

« Pourquoi cela, reprit Noureddin ? Qu’y a-t-il qui m’oblige si fort de partir ? » « Partez, vous dis-je, repartit Sangiar, et emmenez votre es-