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CONTES ARABES.

dire. Venez donc ; et dans le moment que je la présenterai à Saouy, comme si c’étoit de votre consentement, et que le marché fût arrêté, reprenez-la en lui donnant quelques coups, et ramenez-la chez vous. » « Je te remercie, lui dit Noureddin, tu verras que je suivrai ton conseil. »

Hagi Hassan retourna à la chambre ; il l’ouvrit et entra ; et après avoir averti la belle Persienne en deux mots de ne pas s’alarmer de ce qui alloit arriver, il la prit par le bras et l’amena au visir Saouy qui étoit toujours devant la porte : « Seigneur, dit-il en la lui présentant, voilà l’esclave, elle est à vous ; prenez-la. »

Hagi Hassan n’avoit pas achevé ces paroles, que Noureddin s’étoit saisi de la belle Persienne ; il la tira à lui, en lui donnant un soufflet. « Venez-çà, impertinente, lui dit-il assez haut pour être entendu de tout le monde, et revenez chez moi. Votre méchante humeur m’avoit bien obligé de faire serment de vous amener au marché, mais non pas de vous vendre. J’ai