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LES MILLE ET UNE NUITS,

inconnu : « Hagi Hassan, lui dit-il, n’est-ce pas à quatre mille pièces d’or que tu la cries ? » « Oui, Seigneur, répondit-il ; les marchands que vous voyez, sont convenus il n’y a qu’un moment, que je la criasse à ce prix-là. J’attends qu’ils en offrent davantage à l’enchère et au dernier mot. » « Je donnerai l’argent, reprit Saouy, si personne n’en offre davantage. » Il regarda aussitôt les marchands d’un œil qui marquoit assez qu’il ne prétendoit pas qu’ils enchérissent. Il étoit si redoutable à tout le monde, qu’ils se gardèrent bien d’ouvrir la bouche, même pour se plaindre sur ce qu’il entreprenoit sur leur droit.

Quand le visir Saouy eut attendu quelque temps, et qu’il vit qu’aucun des marchands n’enchérissoit : « Hé bien, qu’attends-tu, dit-il à Hagi Hassan ? Va trouver le vendeur, et conclus le marché avec lui à quatre mille pièces d’or, ou sache ce qu’il prétend faire. » Il ne savoit pas encore que l’esclave appartînt à Noureddin.