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LES MILLE ET UNE NUITS,

ges d’un véritable repentir du désordre où étoient ses affaires.

« Seigneur, lui dit la belle Persienne, permettez-moi de vous dire que vous n’avez voulu vous en rapporter qu’à votre propre sens ; vous voyez présentement ce qui vous est arrivé. Je ne me trompois pas lorsque je vous prédisois la triste fin à laquelle vous deviez vous attendre. Ce qui me fait de la peine, c’est que vous ne voyez pas tout ce qu’elle a de fâcheux. Quand je voulois vous en dire ma pensée, réjouissons-nous, me disiez-vous, et profitons du bon temps que la fortune nous offre pendant qu’elle nous est favorable, peut-être ne sera-t-elle pas toujours de si bonne humeur. Mais je n’avois pas tort de vous répondre que nous étions nous-mêmes les artisans de notre bonne fortune par une sage conduite. Vous n’avez pas voulu m’écouter, et j’ai été contrainte de vous laisser faire malgré moi. »

« J’avoue, repartit Noureddin, que j’ai tort de n’avoir pas suivi les