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CONTES ARABES.

remis à sa place, qu’un des amis se leva de la sienne : « Seigneur, lui dit-il, je suis bien fâché de ne pouvoir vous tenir compagnie plus long-temps : je vous supplie de trouver bon que je m’en aille. » « Quelle affaire vous oblige de nous quitter sitôt, reprit Noureddin ? » « Seigneur, reprit-il, ma femme est accouchée aujourd’hui ; vous n’ignorez pas que la présence d’un mari est toujours nécessaire dans une pareille rencontre. » Il fit une grande révérence, et partit. Un moment après un autre se retira, sur un autre prétexte. Les autres firent la même chose l’un après l’autre, jusqu’à ce qu’il ne resta pas un seul des dix amis, qui jusqu’alors avoient tenu si bonne compagnie à Noureddin.

Noureddin ne soupçonna rien de la résolution que ses amis avoient prise de ne plus le voir. Il alla à l’appartement de la belle Persienne, et il s’entretint seulement avec elle de la déclaration que son maître-d’hôtel lui avoit faite, avec de grands témoigna-