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CONTES ARABES.

qui avoit aperçu le maitre-d’hôtel, curieux de savoir ce qu’il avoit à dire à Noureddin, fut se poster entre la portière et la porte, et entendit que le maître-d’hôtel tint ce discours : « Seigneur, dit-il à son maître, je vous demande mille pardons si je viens vous interrompre au milieu de vos plaisirs. Ce que j’ai à vous communiquer, vous est, ce me semble, de si grande importance, que je n’ai pas cru devoir me dispenser de prendre cette liberté. Je viens d’achever mes derniers comptes ; et je trouve que ce que j’avois prévu il y a long-temps, et dont je vous avois averti plusieurs fois, est arrivé, c’est-à-dire, Seigneur, que je n’ai plus une maille de toutes les sommes que vous m’avez données pour faire votre dépense. Les autres fonds que vous m’aviez assignés sont aussi épuisés ; et vos fermiers et ceux qui vous devoient des rentes, m’ont fait voir si clairement que vous avez transporté à d’autres ce qu’ils tenoient de vous, que je ne puis plus rien exiger d’eux sous