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LES MILLE ET UNE NUITS,

dans le monde de la manière qu’on y vit. Essuyez donc vos larmes, et reprenez cet air de gaieté qui a toujours inspiré la joie partout où vous vous êtes trouvé. »

Le conseil de cet ami étoit très-raisonnable ; et Nourredin eût évité tous les malheurs qui lui arrivèrent, s’il l’eût suivi dans toute la régularité qu’il demandoit. Il se laissa persuader sans peine ; il régala même son ami ; et lorsqu’il voulut se retirer, il le pria de revenir le lendemain, et d’amener trois ou quatre de leurs amis communs. Insensiblement il forma une société de dix personnes à-peu-près de son âge, et il passoit le temps avec eux en des festins et des réjouissances continuelles. Il n’y avoit pas même de jour qu’il ne les renvoyât chacun avec un présent.

Quelquefois pour faire plus de plaisir à ses amis, Noureddin faisoit venir la belle Persienne : elle avoit la complaisance de lui obéir ; mais elle n’approuvoit pas cette profusion excessive. Elle lui en disoit son senti-