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CONTES ARABES.

ordinaire, il se mit derrière la porte ; et dès qu’on lui eut ouvert, il se jeta sur lui et le mit sous ses pieds. Noureddin tourna la tête, et reconnut son père le poignard à la main, prêt à lui ôter la vie.

La mère de Noureddin survint en ce moment, et en retenant le visir par le bras : « Qu’allez-vous faire, Seigneur, s’écria-t-elle ? » « Laissez-moi, reprit le visir, que je le tue ce fils indigne. » « Ah, Seigneur, reprit la mère, tuez-moi plutôt moi-même : je ne permettrai jamais que vous ensanglantiez vos mains dans votre propre sang ! » Noureddin profita de ce moment : « Mon père, s’écria-t-il les larmes aux yeux, j’implore votre clémence et votre miséricorde ; accordez-moi le pardon que je vous demande au nom de celui de qui vous l’attendez au jour que nous paroîtrons tous devant lui. »

Khacan se laissa arracher le poignard de la main ; et dès qu’il l’eut lâché, Noureddin se jeta à ses pieds, et les lui baisa pour marquer com-