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LES MILLE ET UNE NUITS,

sienne, et chargez-les de vous chercher une autre esclave. »

Comme ce conseil parut très-raisonnable au visir Khacan, il calma un peu ses esprits, et il prit le parti de le suivre ; mais il ne diminua rien de sa colère contre son fils Noureddin.

Noureddin ne parut point de toute la journée ; il n’osa même chercher un asile chez aucun des jeunes gens de son âge qu’il fréquentoit ordinairement, de crainte que son père ne l’y fît chercher. Il alla hors de la ville, et il se réfugia dans un jardin où il n’étoit jamais allé, et où il n’étoit pas connu. Il ne revint que fort tard, lorsqu’il savoit bien que son père étoit retiré, et se fit ouvrir par les femmes de sa mère, qui l’introdusirent sans bruit. Il sortit le lendemain avant que son père fût levé ; et il fut contraint de prendre les mêmes précautions un mois entier, avec une mortification très-sensible. En effet les femmes ne le flattoient pas : elles lui déclaroient franchement que le visir son père persistoit dans la même colère, et pro-