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CONTES ARABES.

ses esclaves qui ne craignoient pas moins qu’elle pour la vie de Noureddin, suivirent son exemple.

Le visir Khacan arriva quelques momens après, et fut dans un grand étonnement de voir sa femme et les esclaves en pleurs, et la belle Persienne fort triste. Il en demanda la cause ; et sa femme et les esclaves augmentèrent leurs cris et leurs larmes, au lieu de lui répondre. Leur silence l’étonna davantage ; et en s’adressant à sa femme : « Je veux absolument, lui dit-il, que vous me déclariez ce que vous avez à pleurer, et que vous me disiez la vérité. »

La dame désolée ne put se dispenser de satisfaire son mari : « Promettez-moi donc, Seigneur, reprit-elle, que vous ne me voudrez point de mal de ce que je vous dirai : je vous assure d’abord qu’il n’y a pas de ma faute. » Sans attendre sa réponse : « Pendant que j’étois au bain avec mes femmes, poursuivit-elle, votre fils est venu, et a pris ce malheureux temps pour faire accroire à la belle