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CONTES ARABES.

mais elle ne l’est pas pour moi. » En même temps le roi ordonna à son grand-trésorier, qui étoit présent, d’envoyer les dix mille pièces d’or chez Khacan.

Dès que Khacan fut de retour chez lui, il fit appeler tous les courtiers qui se mêloient de la vente des femmes et des filles esclaves, et les chargea, dès qu’ils auroient trouvé une esclave telle qu’il la leur dépeignit, de venir lui en donner avis. Les courtiers, autant pour obliger le visir Khacan, que pour leur intérêt particulier, lui promirent de mettre tous leurs soins à en découvrir une selon qu’il la souhaitoit. Il ne se passoit guère de jours qu’on ne lui en amenât quelqu’une, mais il y trouvoit toujours quelques défauts.

Un jour de grand matin, que Khacan alloit au palais du roi, un courtier se présenta à l’étrier de son cheval avec grand empressement, et lui annonça qu’un marchand de Perse, arrivé le jour de devant fort tard, avoit une esclave à vendre d’une beauté