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CONTES ARABES.

« Je m’appelle Gaïour, reprit le roi, et je suis roi de la Chine. Le désir d’apprendre des nouvelles d’une fille nommée Badoure, que j’ai mariée depuis plusieurs années au prince Camaralzaman, fils du roi Schahzaman, roi des isles des Enfans de Khaledan, m’a obligé de sortir de mes états. J’avois permis à ce prince d’aller voir le roi son père, à la charge de venir me revoir d’année en année avec ma fille. Depuis tant de temps cependant, je n’en ai pas entendu parler. Votre roi obligeroit un père affligé de lui apprendre ce qu’il en peut savoir. »

Le prince Amgiad qui reconnut le roi son grand-père à ce discours, lui baisa la main avec tendresse, et en lui répondant : « Sire, dit-il, votre Majesté me pardonnera cette liberté quand elle saura que je la prends pour lui rendre mes respects comme à mon grand-père. Je suis fils de Camaralzaman, aujourd’hui roi de l’isle d’Ébène, et de la reine Badoure dont elle est en peine ; et je ne