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LES MILLE ET UNE NUITS,

et je vais tâcher de réparer tous mes crimes, dont je connois l’énormité, par de meilleurs traitemens. Vous m’avez regardée jusqu’aujourd’hui comme une infidelle, regardez-moi présentement comme une Musulmane. J’ai déjà quelques instructions qu’une esclave de votre religion qui me sert m’a données ; j’espère que vous voudrez bien achever ce qu’elle a commencé. Pour vous marquer ma bonne intention, je demande pardon au vrai Dieu de toutes mes offenses par les mauvais traitemens que je vous ai faits, et j’ai confiance qu’il me fera trouver le moyen de vous mettre dans une entière liberté. »

Ce discours fut d’une grande consolation au prince Assad ; il rendit des actions de grâces à Dieu de ce qu’il avoit touché le cœur de Bostane ; et après qu’il l’eut bien remerciée des bons sentimens où elle étoit pour lui, il n’oublia rien pour l’y confirmer, non-seulement en achevant de l’instruire de la religion musulmane, mais même en lui faisant