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CONTES ARABES.

CCXXXVIe NUIT.

Sire, Bostane traita le malheureux prince Assad aussi cruellement qu’elle l’avoit déjà fait dans sa première détention. Les lamentations, les plaintes, les instantes prières d’Assad qui la supplioit de l’épargner, jointes à ses larmes, furent si vives, que Bostane ne put s’empêcher d’en être attendrie et de verser des larmes avec lui. « Seigneur, lui dit-elle en lui recouvrant les épaules, je vous demande mille pardons de la cruauté avec laquelle je vous ai traité ci-devant, et dont je viens de vous faire sentir encore les effets. Jusqu’à présent je n’ai pu désobéir à un père injustement animé contre vous, et acharné à votre perte ; mais enfin je déteste et j’abhorre cette barbarie. Consolez-vous : vos maux sont finis,