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CONTES ARABES.

beau pour y attendre qu’il fût jour et qu’on l’ouvrit.

Par malheur pour Assad, Behram passa devant celui où il étoit. Il y entra, et il vit un homme qui dormoit la tête enveloppée dans son habit. Assad s’éveilla au bruit, et en levant la tête, il demanda qui c’étoit.

Behram le reconnut d’abord. « Ha, ha, dit-il, vous êtes donc celui qui êtes cause que je suis ruiné pour le reste de ma vie ! Vous n’avez pas été sacrifié cette année, mais vous n’échapperez pas de même l’année prochaine. » En disant ces paroles, il se jeta sur lui, lui mit son mouchoir sur la bouche pour l’empêcher de crier, et le fit lier par ses matelots.

Le lendemain matin, dès que la porte fut ouverte, il fut aisé à Behram de ramener Assad chez le vieillard qui l’avoit abusé avec tant de méchanceté, par des rues détournées où personne n’étoit encore levé. Dès qu’il y fut entré, il le fit descendre dans le même cachot d’où il avoit été tiré, et informa le vieillard du triste sujet de