retourner à son vaisseau, bien mortifié, et de faire préparer toutes choses pour remettre à la voile, quoique la tempête ne fût pas encore entièrement appaisée.
La reine Margiane après avoir commandé en entrant dans son palais que l’on servît promptement le soupé, mena Assad à son appartement, où elle le fit asseoir près d’elle. Assad voulut s’en défendre, en disant que cet honneur n’appartenoit pas à un esclave.
« À un esclave, reprit la reine ! Il n’y a qu’un moment que vous l’étiez, mais vous ne l’êtes plus. Asseyez-vous près de moi, vous dis-je, et racontez-moi votre histoire ; car ce que vous avez écrit pour me faire voir de votre écriture, et l’insolence de ce marchand d’esclaves, me font comprendre qu’elle doit être extraordinaire. »
Le prince Assad obéit ; et quand il fut assis : « Puissante reine, dit-il, votre Majesté ne se trompe pas, mon histoire est véritablement extraordi-