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LES MILLE ET UNE NUITS,

reprendre son vol, qu’il l’observa et le suivit encore toute la journée, avec aussi peu de succès que la précédente, en se nourrissant d’herbes ou de fruits qu’il trouvoit en son chemin. Il fit la même chose jusqu’au dixième jour, en suivant l’oiseau à l’œil depuis le matin jusqu’au soir, et en passant la nuit au pied de l’arbre, où il la passoit toujours au plus haut.

Le onzième soir, l’oiseau toujours en volant, et Camaralzaman ne cessant de l’observer, arrivèrent à une grande ville. Quand l’oiseau fut près des murs, il s’éleva au-dessus, et prenant son vol au-delà, il se déroba entièrement à la vue de Camaralzaman, qui perdit l’espérance de le revoir et de recouvrer jamais le talisman de la princesse Badoure.

Camaralzaman affligé en tant de manières et au-delà de toute expression, entra dans la ville qui étoit bâtie sur le bord de la mer, avec un très-beau port. Il marcha long-temps par les rues sans savoir où il alloit, ni où s’arrêter, et arriva au port. Encore