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LES MILLE ET UNE NUITS,

tion, le vent favorable qui avoit toujours accompagné le vaisseau, devint contraire, et augmenta de manière qu’il excita une tempête des plus furieuses. Le vaisseau ne perdit pas seulement sa route : Behram et son pilote ne savoient plus même où ils étoient, et ils craignoient de rencontrer quelque rocher à chaque moment, et de s’y briser. Au plus fort de la tempête ils découvrirent terre, et Behram la reconnut pour l’endroit où étoit le port et la capitale de la reine Margiane, et il en eut une grande mortification.

En effet, la reine Margiane qui étoit Musulmane, étoit ennemie mortelle des adorateurs du Feu. Non-seulement elle n’en souffroit pas un seul dans ses états, elle ne permettoit même pas qu’aucun de leurs vaisseaux y abordât.

Il n’étoit plus au pouvoir de Behram cependant d’éviter d’aller border au port de la capitale de cette reine, à moins d’aller échouer et se perdre contre la côte qui étoit bor-