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CONTES ARABES.

la respiration nécessaire, et fit descendre la caisse à fond de cale.

Avant que le vaisseau mît à la voile, le grand visir Amgiad, frère d’Assad, qui avoit été averti que les adorateurs du Feu avoient coutume de sacrifier un Musulman chaque année sur la montagne du Feu, et qu’Assad qui étoit peut-être tombé entre leurs mains, pourroit bien être destiné à cette cérémonie sanglante, voulut en faire la visite. Il y alla en personne, et fit monter tous les matelots et tous les passagers sur le tillac, pendant que ses gens firent la recherche dans tout le vaisseau ; mais on ne trouva pas Assad, il étoit trop bien caché.

La visite faite, le vaisseau sortit du port ; et quand il fut en pleine mer, Behram ordonna de tirer le prince Assad de la caisse, et le fit mettre à la chaîne pour s’assurer de lui, de crainte, comme il n’ignoroit pas qu’on alloit le sacrifier, que de désespoir il ne se précipitât dans la mer.

Après quelques jours de naviga-