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CONTES ARABES.

du le grand écuyer inutilement, fut dans une consternation qu’on ne peut imaginer, quand il entendit ce cri de la maison où il étoit. « Si quelqu’un doit mourir pour la mort d’une femme aussi méchante, se dit-il à lui-même, ce n’est pas le grand écuyer ; c’est moi ; et je ne souffrirai pas que l’innocent soit puni pour le coupable. » Sans délibérer davantage il sortit, et se rendit à la place où se devoit faire l’exécution, avec le peuple qui y couroit de toutes parts.

Dès qu’Amgiad vit paroître le juge, qui amenoit Bahader à la potence, il alla se présenter à lui : « Seigneur, lui dit-il, je viens vous déclarer et vous assurer que le grand écuyer que vous conduisez à la mort, est très-innocent de la mort de cette dame. C’est moi qui ai commis le crime, si c’est en avoir commis un que d’avoir ôté la vie à une femme détestable qui vouloit l’ôter à un grand écuyer ; et voici comment la chose s’est passée. »

Quand le prince Amgiad eut informé le juge de quelle manière il