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CONTES ARABES.

remercier. » Après qu’il l’eut embrassé, pour lui mieux marquer combien il lui étoit obligé : « Avant que le jour vienne, dit-il, il faut emporter ce cadavre hors d’ici, et c’est ce que je vais faire. » Amgiad s’y opposa, et dit qu’il l’emporteroit lui-même, puisqu’il avoit fait le coup. « Un nouveau venu en cette ville, comme vous, n’y réussiroit pas, reprit Bahader. Laissez-moi faire, demeurez ici en repos. Si je ne reviens pas avant qu’il soit jour, ce sera une marque que le guet m’aura surpris. En ce cas-là je vais vous faire par écrit une donation de la maison et de tous les meubles, vous n’aurez qu’à y demeurer. »

Dès que Bahader eut écrit et livré la donation au prince Amgiad, il mit le corps de la dame dans un sac avec la tête, chargea le sac sur ses épaules et marcha de rue en rue en prenant le chemin de la mer. Il n’en étoit pas éloigné lorsqu’il rencontra le juge de police qui faisoit sa ronde en personne. Les gens du juge l’arrêtèrent, ou-