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CONTES ARABES.

en vallon, l’oiseau attira toute la journée le prince Camaralzaman, en s’écartant toujours de la prairie et de la princesse Badoure ; et le soir, au lieu de se jeter dans un buisson où Camaralzaman auroit pu le surprendre dans l’obscurité, il se percha au haut d’un grand arbre où il étoit en sûreté.

Le prince au désespoir de s’être donné tant de peine inutilement, délibéra s’il retourneroit à son camp. « Mais, dit-il en lui-même, par où retournerai-je ? Remonterai-je, redescendrai-je par les collines et par les vallons par où je suis venu ? Ne m’égarerai-je pas dans les ténèbres ? Et mes forces me le permettent-elles ? Et quand je le pourrois, oserois-je me présenter devant la princesse, et ne pas lui reporter son talisman ? » Abymé dans ces pensées désolantes et accablé de fatigue, de faim, de soif, de sommeil, il se coucha et passa la nuit au pied de l’arbre.

Le lendemain Camaralzaman fut éveillé avant que l’oiseau eût quitté l’arbre ; et il ne l’eut pas plutôt vu