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CONTES ARABES.

n’étoit plus inquiet comme auparavant de ce qui arriveroit de l’indiscrétion de la dame, qui ne devoit pas forcer la porte, quand même la maison eût appartenu à Amgiad. Il ne fut pas moins de belle humeur que la dame, et ils se dirent mille plaisanteries en buvant plus qu’ils ne mangeoient, jusqu’à l’arrivée de Bahader déguisé en esclave.

Bahader entra comme un esclave, bien mortifié de voir que son maître étoit en compagnie et de ce qu’il revenoit si tard. Il se jeta à ses pieds en baisant la terre, pour implorer sa clémence ; et quand il se fut relevé, il demeura debout, les mains croisées, et les yeux baissés, en attendant qu’il lui commandât quelque chose.

« Méchant esclave, lui dit Amgiad avec un œil et un ton de colère, dis-moi s’il y a au monde un esclave plus méchant que toi ? Où as-tu été ? Qu’as-tu fait pour revenir à l’heure qu’il est ?

« Seigneur, reprit Bahader, je vous demande pardon, je viens de faire les commissions que vous m’avez don-