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LES MILLE ET UNE NUITS,

l’excuser s’il ne les recevoit pas ce jour-là, en leur faisant entendre qu’ils en approuveroient la cause quand il les en auroit informés au premier jour. Dès qu’ils furent éloignés, il sortit, et il alla prendre un habit d’esclave.

Le prince Amgiad rejoignit la dame, le cœur bien content de ce que le hasard l’avoit conduit dans une maison qui appartenoit à un maître de si grande distinction, et qui en usoit si honnêtement avec lui. En se remettant à table : « Madame, lui dit-il, je vous demande mille pardons de mon incivilité et de la mauvaise humeur où je suis de l’absence de mon esclave ; le maraut me le paiera, je lui ferai voir s’il doit être dehors si long-temps. »

« Cela ne doit pas vous inquiéter, reprit la dame, tant pis pour lui ; s’il fait des fautes, il le paiera. Ne songeons plus à lui, songeons seulement à nous réjouir. »

Ils constinuèrent de tenir table avec d’autant plus d’agrément, qu’Amgiad