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CONTES ARABES.

être cet esclave ; et afin que cela ne vous fasse pas de peine, et que vous ne vous en excusiez pas, je vous répète que je le veux être absolument ; et vous en apprendrez bientôt la raison. Allez donc vous remettre à votre place, et continuez de vous divertir ; et quand je reviendrai dans quelque temps, et que je me présenterai devant vous en habit d’esclave, querellez-moi bien ; ne craignez pas même de me frapper : je vous servirai tout le temps que vous tiendrez table, et jusqu’à la nuit. Vous coucherez chez moi vous et la dame, et demain matin vous la renverrez avec honneur. Après cela, je tâcherai de vous rendre des services de plus de conséquence. Allez donc, et ne perdez pas de temps. » Amgiad voulut repartir ; mais le grand écuyer ne le permit pas, et il le contraignit d’aller retrouver la dame.

Amgiad fut à peine rentré dans la salle, que les amis que le grand écuyer avoit invités, arrivèrent. Il les pria obligeamment de vouloir bien