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CONTES ARABES.

le dépit l’obligeroit de le laisser là et d’aller chercher fortune ailleurs, mais il se trompa.

« Voilà un impertinent esclave de se faire ainsi attendre, reprit la dame, je le châtierai moi-même, comme il le mérite, si vous ne le châtiez bien quand il sera de retour. Il n’est pas bienséant cependant que je demeure seule à une porte avec un homme. » En disant cela elle se leva, et ramassa une pierre pour rompre la serrure qui n’étoit que de bois, et fort foible, à la mode du pays.

Amgiad au désespoir de ce dessein voulut s’y opposer. « Madame, dit-il, que prétendez-vous faire ? De grâce donnez-vous quelques momens de patience. » « Qu’avez-vous à craindre, reprit-elle ? La maison n’est-elle pas à vous ? Ce n’est pas une grande affaire qu’une serrure de bois rompue : il est aisé d’en remettre une autre. » Elle rompit la serrure ; et dès que la porte fut ouverte, elle entra et marcha devant.

Amgiad se tint pour perdu quand il vit la porte de la maison forcée. Il hé-