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LES MILLE ET UNE NUITS,

se trouva terminée par une grande porte fermée d’une maison d’assez belle apparence avec deux bancs, l’un d’un côté, l’autre de l’autre. Amgiad s’assit sur l’un comme pour reprendre haleine ; et la dame plus fatiguée que lui s’assit sur l’autre.

Quand la dame fut assise : « C’est donc ici votre maison, dit-elle au prince Amgiad ? » « Vous le voyez, madame, reprit le prince. » Pourquoi donc n’ouvrez-vous pas, repartit-elle ? Qu’attendez-vous ? « « Ma belle, répliqua Amgiad, c’est que je n’ai pas la clef, je l’ai laissée à mon esclave que j’ai chargé d’une commission d’où il ne peut pas être encore revenu. Et comme je lui ai commandé, après qu’il auroit fait cette commission, de m’acheter de quoi faire un bon dîné, je crains que nous ne l’attendions encore long-temps. »

La difficulté que le prince trouvoit à satisfaire sa passion, dont il commençoit à se repentir, lui avoit fait imaginer cette défaite dans l’espérance que la dame donneroit dedans, et que