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CONTES ARABES.

la haine contre tous les Musulmans, reçurent cet ordre avec joie. Elles descendirent au cachot dès le même moment, dépouillèrent Assad, le bastonnèrent impitoyablement jusqu’au sang et jusqu’à lui faire perdre connoissance. Après cette exécution si barbare, elles mirent un pain et un pot d’eau près de lui, et se retirèrent.

Assad ne revint à lui que long-temps après, et ce ne fut que pour verser des larmes par ruisseaux en déplorant sa misère, avec la consolation néanmoins que ce malheur n’étoit pas arrivé à son frère Amgiad.

Le prince Amgiad attendit son frère Assad jusqu’au soir au pied de la montagne avec grande impatience. Quand il vit qu’il étoit deux, trois et quatre heures de nuit, et qu’il n’étoit pas venu, il pensa se désespérer. Il passa la nuit dans cette inquiétude désolante ; et dès qu’elle parut, il s’achemina vers la ville. Il fut d’abord très-étonné de ne voir que très-peu de Musulmans. Il arrêta le premier qu’il