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CONTES ARABES.

marcher avec Assad à côté de lui, rioit en sa barbe ; et de crainte qu’Assad ne s’en aperçût, il l’entretenoit de plusieurs choses, afin qu’il demeurât dans la bonne opinion qu’il avoit conçue de lui. « Il faut avouer, lui disoit-il, que votre bonheur est grand de vous être adressé à moi plutôt qu’à un autre. Je loue Dieu de ce que vous m’avez rencontré : vous saurez pourquoi je vous dis cela quand vous serez chez moi. »

Le vieillard arriva enfin à sa maison, et introduisit Assad dans une grande salle où il vit quarante vieillards qui faisoient un cercle autour d’un feu allumé qu’ils adoroient.

À ce spectacle, le prince Assad n’eut pas moins d’horreur de voir des hommes assez dépourvus de bon sens pour rendre leur culte à la créature préférablement au créateur, que de frayeur de se voir trompé, et de se trouver dans un lieu si abominable.

Pendant qu’Assad étoit immobile de l’étonnement où il étoit, le rusé