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LES MILLE ET UNE NUITS,

vieille. La crainte de votre mort l’ébranla, et je vis son visage changer de couleur. » « Ce que vous me racontez, dit-elle, est-il bien vrai ? Et n’est-il effectivement malade que pour l’amour de moi ? » « Ali, madame, repartis-je, cela n’est que trop véritable ! Plût à Dieu que cela fût faux ! » « Et croyez-vous, reprit-elle, que l’espérance de me voir et de me parler, pût contribuer à le tirer du péril où il est ? » « Peut-être bien, lui dis-je ; et si vous me l’ordonnez, j’essayerai ce remède. » « Hé bien, répliqua-t-elle en soupirant, faites-lui donc espérer qu’il me verra ; mais il ne faut pas qu’il s’attende à d’autres faveurs, à moins qu’il n’aspire à m’épouser, et que mon père ne consente à notre mariage. » « Madame, m’écriai-je, vous avez bien de la bonté : je vais trouver ce jeune seigneur, et lui annoncer qu’il aura le plaisir de vous entretenir. « « Je ne vois pas un temps plus commode à lui faire cette grâce, dit-elle ; que vendredi